(OG) Visite interdite

Elzibaée glissait le long des couloirs. Elle était
dans l'aile reservée aux Bénéfiques. Si elle se
faisait prendre, elle était sure de se faire
découper en touts petits morceaux, et cette
perspective était, bizarrement, loin de l'enchanter.
Essoufflée, elle s'arreta devant la porte de la
chambre de Silver.
Elle la considéra encore un moment. Elle fut
tentée de repartir, mais elle se rappela toute
la combine qu'elle avait monté pour venir le
voir, alors, elle resta.
Au bout d'une ou deux minutes ponctuées par ses
sursauts au premier bruit, elle se
décida enfin à frapper trois petits coups à la porte.

La lune éclairait le panneau de bois de ses rayons
blancs. Elzibaée frissonnait dans le couloir, tirant
sur sa chemise de nuit, dans l'attente d'une
éventuelle réponse.

Les coups sur le panneau de bois le tirèrent en sursaut du cauchemar dans lequel il était enfermé. Il se jeta hors de son lit pour aller ouvrir la porte.
Encore des morts ?De nouveaux blessés ?
Le visage qu'il découvrit le tétanisa. Il tire la jeune fille dans sa chambre.

-Putain mais t'es malade d'être venu me voir ici...

Il la considère d'un air inexpressif.

-Qu'est-ce que tu veux Elzi ?

-Putain mais t'es malade d'être venu me voir
ici... Qu'est-ce que tu veux Elzi ?

Son ton n'est pas particulièrement chaleureux et le
pauvre coeur de la jeune Elfe se serre dans sa
poitrine. Bon, elle ne s'attendait pas à ce qu'il la
prenne dans ses bras... oui, bon d'accord, elle y
pensait, mais, après reflexion, il était évident qu'il
ne le ferait pas. Ils étaient trop différents, et depuis
le coucher du soleil, tout recommençait, déjà, en elle,
elle sentait un changement, et elle savait que ses yeux
étaient plus foncés, comme prit par le mal.
Elle regarda Silver avec des yeux humides. Elle n'avait
pas cessé de pleurer depuis qu'ils s'étaient séparés
devant le portail. Il l'avait vu comme jamais
personne ne l'avait vu... et elle avait besoin de lui,
pour qu'il l'aide à tenir sa promesse, et à achever
ce qu'elle avait commencé.
Mais voilà que son ton la repoussait. Elle laissa
glisser de nouvelles larmes, sans un bruit sur
ses joues. Elle considéra Silver un petit moment
puis baissa la tete, honteuse :

_Je... j'arrive pas à dormir...

-Putain non pleure pas...

Il la prend dans ses bras. Serre celle qui devrait être sa pire ennemi contre lui. Il passesa main dans les long cheveux de la jeune fille.

-J'suis désolé de t'avoir parlé aussi séchement, Elzi...C'est juste que te voir là m'a fait un choc...j'veux pas que quelqu'un te tue...

-J'suis désolé de t'avoir parlé aussi séchement, Elzi...
C'est juste que te voir là m'a fait un choc...j'veux pas que
quelqu'un te tue...

j'veux pas que quelqu'un te tue...

Cette phrase tourna et retourna dans l'esprit de la jeune
fille. Son coeur manqua un battement. Le corps si chaud
de Silver se pressait contre elle tandis que le sien devenait
chaque minute un peu plus froid. Elle enfouit son visage
dans le tee-shirt du garçon devant elle. Doucement, elle
murmura, sur un ton à peine audible :

_Je t'aime...

Aussitot qu'elle l'eut dit, elle le regretta. Il ne fallait pas...
elle s'était créée une faiblesse... mais... elle avait envie
d'etre heureuse, un tout petit peu... et dire ces trois petits
mots avaient, l'espace d'un instant, réchauffé son coeur.

Il frôle du bout des doigts la joue de la jeune fille

_Je t'aime...

Son coeur rata un bond. Il la serra un peu plus contre lui.

-Moi aussi, murmure-t-il, moi aussi...

Tous les deux n'auraient pas dû. Roméo & Juliette. Putain de Shakespears...

-Moi aussi, murmure-t-il, moi aussi...

Ces mots la firent suffoquer. Elle étouffa un
gémissement de soulagement et de crainte dans
l'épaule de son homologue. Les larmes qui coulaient
n'étaient plus des larmes de tristesse ou de détresse,
c'étaient des larmes d'un bonheur pur.
Les doigts sur sa joue la faisaient frissonner. Elle vrilla
ses yeux dans ceux de Silver. Du bout des doigts, elle
caressa les lèvres de son... amant.

Je ne dois pas...

Elle vint doucement y poser ses lèvres et ferma les yeux.
Rien ne comptait plus que ce moment, rien, rien du tout.

Son souffle se mêla à celui de l'elfe comme la dernière fois, devant le portail.
Il décolle, arrête de penser aux conséquences, à tout ce qui pourrait leur arriver.
Il profite, juste un peu, du bonheur qui coule entre eux.
Il passe ses doigts derrière la nuque de la jeune fille, l'attire contre lui encore un peu plus.
Ils se détachent, a bout de souffle.
Qui a dit qu'un baiser n'était rien ?

-Viens, Elzi...On va dormir...

Dormir ? Dormir ? Si Elzi n'a pas envie d'une
chose, c'est bien dormir !!

_Pourquoi, dormir ? Pour que demain on se
réveille et qu'on se rende compte qu'il faut que
l'on s'entretue ? Pour que demain le jour soit
rouge ?? Je ne veux pas dormir... je ne veux pas
voir le jour que sera demain...

Elle s'interrompt. Elle n'a pas le droit de lui dire ça,
ce n'est pas sa faute à lui. Il n'y ait pour rien, il
souffre, lui aussi. Tout le monde souffre et
pourtant tout le monde se fait la guerre. Sauf eux.
Ils sont ridicules d'ailleurs. Amour impossible...
Quelle stupidité ! On se croirait dans un film à l'eau
de rose... que de mièvrerie !

Elle regarde de nouveau Silver. Ses larmes ne
coulent plus. Elles ne couleront plus jamais. Pas
avant dix mois. Dix longs mois où elle jouera à tuer
des gens.
Elle regarde Silver. Elle l'aime de tout son coeur.
Sans un bruit et d'une démarche fluide, elle vient
s'asseoir sur le lit de une place. Elle regarde son
ennemi de demain. Au fond d'elle-meme, elle sait
qu'il ne le sera jamais, on ne hait pas les gens comme
lui.

Il la regarde. Assise droite comme un point d'exclamation.

-Moi non plus je veux pas Elzi. Moi non plus... Moi j'ai envie de vivre, envie de voir du monde, de chanter sous la pluie, d'être avec toi...

Star-crossed lovers, a dit Shakespear. Les amants maudits des étoiles...
C'est aux yeux de Silver de luire. Un peu. Passionément. A la folie...Pas du tout ?

-Elzibaée Bordel. Pourquoi toi et moi ? Pourquoi pas eux, là-bas quelque part...Pourquoi nous ?

Et pourtant il ne regrette rien. Rien. Il la sert dans ses bras à l'en étouffer.
Il a mal. Oui. Mal.

Elzi' garde le silence. Elle regarde les deux prunelles
luisantes de larmes éclairées par un frele rayon de
lune. Elle écoute la voix de Silver, elle l'écoute, l'
absorbe, comme une éponge. Elle frissonne, elle aime
cette voix, elle aime ce corps entier.
Elle n'a pas les réponses aux questions de son amant.
Personne ne les aura jamais.
Il la serre fort contre lui. Elle glisse ses mains sur les
flancs du jeune homme. Son souffle glacial vient
chatouiller le cou de Silver. Elle ferme les yeux.

_Peu importe les autres... ils ne sauront jamais que
faire la guerre... jamais ils n'aimeront... ils sont trop
tournés vers le passé pour seulement remarqué que tout
doit changer... ils ne voient pas que cette guerre est sans
fin et que, plutot que de chercher un gagnant, ils devraient
faire enfin la paix. Si je pouvais décider ça, Silver... je le
ferais, mais ces fous ont pris gout à la bataille... tout en
étant dégouté par elle... ils ne sont plus que des machines.

Ses phrases n'avaient plus de sens, qu'importe.
Ses mains passèrent sous le tee-shirt du jeune homme, il
frissonna.
Chatouille ? Peur ?
Elzibaée se revoit, face à son dos, en train de lui chatouiller
le dos avec la pointe de sa dague.
Elle sourit contre le cou du jeune homme. Ses mains caressent
le ventre brulant qui se soulève avec irrégularité.

Il se retourne et les fait basculer sur le lit.

-Je t'aime. Sâche le de main et après demain...Et si un jour on me tue n'oublie pas qu'un pseudo Bénéfique t'as un jour donné son coeur...

Il chuchotte. Il caresse le dos de la jeune fille à travers sa chemise de nuit. Il l'embrasse dans le cou respire l'odeur délicate qui s'en émanne.
Demain. Demain. Demain.

-Je t'aime. Sâche le de main et après demain...Et si un jour on me tue n'oublie pas qu'un pseudo Bénéfique t'as un jour donné son coeur...

Elle lui pose un doigt sur les lèvres, les larmes
venant de ressurgir :

_Non, non, tu ne mourras pas, jamais...

Elle sourit doucement. Lui embrasse le visage.
Les mains sur son dos la fotn frissonner. Elle
lèche doucement les lèvres tant aimées. Ce
moment devrait durer une éternité...
Elle fait remonter encore ses mains, elle caresse
les pectoraux de son jeune amant. Elle pleure.
A peine éveillée, elle devra bientot se
rendormir dans sa cruauté habituelle...

-Chuut...

Ses mains passent sous la chemise de nuit, venant caressé la peau douce et velouté du ventre d'Elzibaée. Il embrasse les larmes qui coulent sur les joues de la jeune fille avant de dire, d'une voix douce, comme résignée :

-On finit tous par mourrir... Je ne verrai jamais la fin de ce conflit je crois...

Elzibaée ne veut pas entendre ces mots,
elle ne veut pas qu'il dise ça, elle ne veut
pas qu'il la quitte, il faut qu'il reste, personne
n'a le droit de mourir. Elle plaque ses lèvres
sur celles de Silver. Leur langue se caressent
et se melent, leur langue s'aiment à leur tour.

Elle romp le baiser, le regarde :

_Tais-toi, je t'en prie, tais-toi...

Ses mains s'accrochent aux épaules de son
homologue. Son souffle se fait court tandis que
les mains la torture d'une façon exquise. Elle
se cambre légèrement. Les mains chaudes lui
font du bien, lui réchauffe encore le coeur.

Il se tait. L'envie résonne dans les deux corps pressés l'un contre l'autre. Leurs souffles, courts, se mèlent se mélangent, sous les ttaques de leurs mains, caresses pus ou moins contrôlé gémissement. Il la veut avec lui pour toujours, pour la vie. Il l'embrasse, frôle chaque parcelle qu'il découvre avec les les yeux de ses lèvres. Il ebrasse, lèche. Juste elle.
Elle le débarasse de son calecon au moment ou , enfin, il arrive à lui arracher sa chemise de nuit.
Ils sont nus. Haletants. Ils brûlent l'un contre l'autre. Star-crossed Lovers...
Bordel je l'aime.

Elle s'accroche à lui comme un naufragé à sa planche,
il estson oxygène, le line qui la maintient hors de la folie
qui la guette, le lien qui la tient hors d'atteinte de ses
fantomes. Il est nu, devant elle, rien qu'à elle. Elle ferme
les yeux et laisse ses mains vagabonder sur le corps de
son amant. Les larmes glissent sur ses joues, elle ne peut
s'en empecher... tout est si compliqué.
Elle gémit à chacun de ses baisers, tous plus audacieux les
uns que les autres, et chaque baiser donne suite à une larme.
Elle s'allonge sur le dos, le fait basculer sur elle.
Ses yeux sont brulants d'un désir inavoué, innavouable.
Elle le veut pour elle, pour elle seule.

_Je t'aime, murmure-t-elle encore.

Il gémit un moi aussi. Mi souffle, mi haletement qui jaillit de ses lèvres. Il essuie les larmes.

-Elzi...Je te promet de ne pas te laisser seule...

C'est un murmure. Il lui embrasse le nombril remonte vers sa poitrine dont il lèche le mamelon érigée d'un petit coup de langue.

-Pour nous tout ira bien, Elzi...Tout...

Un énième gémissement, plus fort, sort de
la gorge de la jeune fille. Jamais elle n'a connu
bonheur plus grand. Elle se cambre encore,
s'ennivre de ces sensations nouvelles, s'en
brouille l'esprit. Elle prend la tete de Silver
entre ses mains, lui caresse les cheveux, s'y
aggrippe pour retenir ses gémissements.
Elle halète, elle suffoque. Sa poitrine se
soulève chaque un peu plus difficilement.
Elle n'en peut plus, dans un souffle rauque, elle
arrive à avouer :

_Je te veux...

Il l'embrasse douceent quand d'un coup de rein, il la pénète.
Un long va-et-vien ponctué de respiration caverneuse et de gémissements haletants.

-Vos désirs sont des ordres, princesse...

Sa respiration se saccade encore plus. Il accélère de plsu en plus la ses va-et-viens. Des vagues de plaisir roulent en lui. De plus en plus fortes, de plus en plus hautes. Libération finale. Elle éclate autour de lui peu après.

-Putain Elzi, je t'aime. Bordel, je t'aime.

Il repose sur elle, ce sont sur ses joues, cette fois, que coulent doucement les larmes.
Larmes d'un amour impossible à partager mais qui les avait saisis.
Hier. Ce mot. Hier vait changé leur vie.

Il entre en elle. Elle sursaute. Douleur fulgurante,
plaisir indescriptible. Ses yeux se ferment, s'agittent
sous ses paupières. Elle étouffe le moindre de ses
cris dans l'épaule de son amant. Il ne faut pas qu'on
les entende... il ne faut pas que l'on sache. Peu
importe ce qui se passera après. Elle halète, gémit
le prénom de son amant à son oreille. Elle vrille son
regard dans celui de son amant, lie leur main. Il
est avec elle, maintenant, pour l'éternité ?
Des larmes tombent sur ses joues, dans un énième
coup de reins, Silver leur fait atteindre la plénitude
du plaisir. Elle manque mourir de bonheur et mord
l'épaule de son amant pour ne pas crier. Il retombe
sur elle, la trempe de ses larmes. Il reste en elle, elle
le garde contre sa poitrine et lui caresse les cheveux.

_Je suis là, mon Amour, murmure-t-elle, regarde-
moi, je serais toujours là pour toi... toujours, crois-moi.

Elle le regarde avec amour.

_Moi aussi je t'aime.

Son coeur bat douloureusement dans sa poitrine. Il roule sur le côté et la colle contre lui. Il l'embrasse sur la joue.

-Toujours...Aussi longtemps que l'on pourra Elzi. Aussi longtemps...

Il plonge ses yeux dans les siens. Il espère juste que toutes les promesses ne s'évaporeront pas dans les brumes de la haine.

Elle lèche chacune de ses larmes. Dehors, elle
entend un oiseau chanter doucement. Surement
le dernier avant dix mois. Elle regarde par la
fenetre. Le soleil commence à pointer ses premiers
rayons. Le ventre d'Elzibaée ne fait qu'un tour.
Elle regarde son amant, paniquée. C'est passé si
vite... Comment va-t-elle faire pour rentrer ?
Il est trop tard maintenant, quelqu'un pourrait la...
voir.

Mais... je suis con ou quoi ? Je peux me rendre invisible!

Elle regarde son amant. Décide qu'elle va rester.
Elle lui caresse les joues.

_Ne parlons plus de tout ça, ça risque de tout
gacher...

Elle sent son souffle reprendre un rythme normal.
Elle lèche les joues salées de son amant, un petit
sourire aux lèvres. Elle se sent renaitre auprès de
lui. Doucement, elle lui mordille le cou et le lui lèche
en murmurant des mots doux qui lui faisaient, à
elle meme, tourner la tete. Elle descend un peu,
embrasse ce torse, le lèche, le mordille. Chaque
parcelle de peau doit lui appartenir, chaque souffle
doit etre le sien.

_Je t'aime à en crever...

-Pas à en crever, je t'en pris...Aime moi tout court mais n'en meurs pas.

Il l'embrasse tendrement, parcourt son corps nu du bout des doigts.

-Et si on allait regarder la lune ?

Il sait que pour survivre ils doivent sortir.
C'est de l'amour. C'est une ancienne haine. C'est autre chose.

_Le soleil est en train de monter dans le
ciel... on ne verra bientot plus la lune, Silver.

Elle le regarde. Quand la lune sera partie, tout
recommencera...
Elle soupire, se relève. Elle échappe à ses caresses.
Un pauvre sourire s'est formé sur ses lèvres. Un
pauvre et inutile sourire. Bientot elle
recommencera. Sa gorge se serre férocement.
Elle sent que ses pleurs vont reprendre. Debout au
milieu de la chambre, elle fait brusquement volte-face
et ferme les yeux. Elle ne doit pas pleurer, si elle
pleure après le lever du soleil, elle est foutue. Elle
ne doit pas pleurer.

Elle s'accroupit, cherche ses vetements à tatons,
elle ramasse enfin sa chemise de nuit et sa petite
culotte. Elle enfile ses sous-vetements sans un
regard pour Silver.
Voilà que la pluie, sur son visage, est revenue.